distinction

Des Pasteuriennes et des Pasteuriens à l’honneur

  • Nicola Festuccia et Anne-Lise Giraud, récipiendaires des médailles CNRS 2025

Chaque année, le CNRS distingue ses talents, s’agissant de chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs à travers ses médailles de bronze et d’argent. Le CNRS a ainsi décerné 46 médailles de bronze et 24 médailles d’argent en 2025. Une reconnaissance importante pour celles et ceux qui font avancer la science

•    Nicola Festuccia, lauréat de la médaille de bronze

La médaille de bronze récompense les premiers travaux consacrant des chercheurs et des chercheuses spécialistes de leur domaine. Cette distinction représente un encouragement du CNRS à poursuivre des recherches bien engagées et déjà fécondes. Parmi les lauréats figure Nicola Festuccia, chercheur au sein de l’unité Epigénomique, prolifération et identité cellulaire dirigée par Pablo Navarro Gil. Spécialiste du développement embryonnaire, Nicola Festuccia étudie comment les cellules souches gardent leur capacité à devenir n’importe quelle cellule du corps - ou au contraire, s’engagent peu à peu vers une spécialisation. En particulier, il a étudié l'impact de la division cellulaire sur cet équilibre entre le maintien et le changement de l'identité cellulaire. Fasciné par la totipotence, cet état initial où la cellule peut encore tout devenir, il explore les transitions qui mènent de la totipotence à la pluripotence, puis à la spécialisation chez la souris. Ses travaux ont notamment mis en lumière le rôle clé de deux gènes : Esrrb et Nr5a2, qui codent pour des facteurs de transcription agissant comme de véritables chefs d’orchestre du destin cellulaire. Une recherche fondamentale guidée par la curiosité et l’envie de comprendre les bases du vivant. Un premier pas potentiel vers la médecine du futur.

•    Anne-Lise Giraud, lauréate de la médaille d’argent

La médaille d’argent distingue des chercheurs et des chercheuses pour l’originalité, la qualité et l’importance de leurs travaux, reconnus sur le plan national et international. Anne-Lise Giraud, directrice de l'Institut de l'Audition (IdA) et de l'Institut hospitalo-universitaire reConnect (IHU reConnect) figure parmi les 24 récipiendaires. Anne-Lise Giraud explore la mécanique cérébrale intime qui sous-tend le langage. Spécialiste des oscillations neuronales, elle a montré que notre cerveau traite la parole en suivant des rythmes internes qui découpent, encodent et synchronisent les sons pour en extraire du sens. À la croisée des électro- et magnéto-encéphalographies, de la modélisation computationnelle et de la clinique, ses travaux ont renouvelé la compréhension de troubles du langage observés dans l’autisme ou encore la dyslexie. Aujourd’hui au sein de l’IdA et IHU reConnect, elle développe des stratégies atypiques de réhabilitation, basées sur l’utilisation de la neurostimulation ciblée ou des interfaces cerveau-machine. Qu’il s’agisse de décoder la parole interne ou de restaurer la lecture chez des enfants dyslexiques, sa recherche suit une trajectoire exigeante, allant du neurone au soin — avec toujours la même question en ligne de mire : comment le cerveau transforme-t-il le son en sens ?

 

  • Antonin Verdier, lauréat du Prix de thèse de la Société des Neurosciences 

En 2025, la Société des Neurosciences a attribué trois Prix de thèse destinés à récompenser des jeunes chercheurs pour leurs travaux de doctorat. Parmi ces trois lauréats, figure Antonin Verdier, doctorant au sein de l’unité Dynamiques et codes neuronaux dirigée par Brice Bathellier.

Découvrir en vidéo les travaux d’Antonin Verdier

 

 

  • Projet Braincoder, lauréat du Prix Fondation Béatrice Denys 2025 

Créée en 2013 en hommage à Béatrice Denys, co-fondatrice de l’activité Santé de Turenne Groupe et disparue en 2012, la Fondation qui porte son nom poursuit un double objectif : faire émerger les futures pépites de la santé et pérenniser l’engagement philanthropique initié dès 2006 par Béatrice Denys au sein de la Fédération pour la Recherche Médicale.

Le 6 juin dernier, Turenne Groupe a remis le 26ème Prix Béatrice Denys au projet Braincoder porté par Brice Bathellier, Charly Lamothe, Nicolas Le Goff et Line Holtzer pour la création d'une start-up qui vise à développer un implant cérébral de haute densité pour restaurer l'audition chez les personnes atteintes de surdité profonde, notamment celles inéligibles aux implants cochléaires. En combinant une stimulation de précision de l’aire auditive du cerveau via des électrodes flexibles et un algorithme d’encodage sonore basé sur l’intelligence artificielle, le dispositif promet une perception sonore bien plus fine que les solutions actuelles. Plus de 50 millions de personnes sont atteintes de surdité profonde dont plus de 100 000 sont inéligibles aux implants cochléaires.

« Braincoder vise à restaurer la perception auditive en stimulant directement le cerveau grâce à un algorithme d'IA qui convertit l'information sonore dans le langage des neurones. Nous anticipons une efficacité de restauration bien supérieure aux dispositifs existants. Le prix de la Fondation Béatrice Denys nous permettra de lancer la construction du prototype de notre nouveau dispositif en recrutant un manager pour superviser le parcours technique et les levées de fonds. », explique Brice Bathellier, responsable de l’unité Dynamiques et codes neuronaux.

Imprimer