January 31, 2025
Bulletin interne de l'Institut Pasteur
Retrouvez ici le top 10 des actualités internationales des lecteurs du BIP.
Grâce au soutien du Rotary Club de Versailles et du Rotary Club de Phnom Penh, l’Institut Pasteur du Cambodge vient de se doter d’un insectarium mobile pour développer les activités de recherche entomologiques dans les zones rurales cambodgiennes, au plus proche des populations touchées par le paludisme. Livré en fin d’année dernière, ce laboratoire permettra en plus de la recherche et des actions de santé publique, la mise en œuvre de formations à l’entomologie médicale au cours de l’année 2017 afin d’améliorer les compétences locales.
Sur le continent africain, les maladies diarrhéiques sont très fréquentes mais leur étiologie reste souvent inconnue ce qui ne permet pas une prise en charge optimale des patients.
Yersinia enterocolitica est une bactérie responsable de gastroentérite dont le réservoir naturel est le porc. Bien connue en Europe où elle est la 3e cause de diarrhées bactériennes, elle est en revanche peu diagnostiquée en Afrique en raison de la fréquence d’autres infections comme le choléra et de la difficulté à l’isoler.
Afin de déterminer si cette bactérie circulait et si elle était responsable de gastroentérites humaines, une étude a été menée entre juin 2012 et décembre 2013 dans 41 fermes porcines des environs d’Abidjan par une équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire.
Les virus transmis par des arthopodes tels que les moustiques et les tiques sont une préoccupation croissante pour la santé publique à l'échelle mondiale. Les régions méditerranéennes et de la mer Noire ne sont pas épargnées, où des épidémies de virus du Nil occidental sont périodiquement signalées et des cas de fièvre de la vallée du Rift, y compris humains, ont déjà été identifiés. Comprendre les possibilités de futures émergences dans ces régions est donc de la plus haute importance.
Dans ce contexte, les chercheurs du réseau MediLabSecure ont contribué collectivement à la cartographie des arbovirus et de leurs vecteurs dans 16 pays partenaires dans les Balkans, le Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Ce travail souligne l'importance de la surveillance et de la mise en œuvre de stratégies de lutte adaptées aux maladies à transmission vectorielle.
L’unité Épidémiologie moléculaire du paludisme à l’Institut Pasteur du Cambodge s’intéresse à la résistance de l’agent du paludisme aux médicaments en usage notamment aux marqueurs moléculaires permettant de tracer cette résistance. Les chercheurs de cette unité ont notamment contribué à l’identification chez le parasite d’un marqueur associé à la résistance à l’artémisinine en 2014 et d’un autre associé à la résistance à la pipéraquine en 2016.
Les maladies à transmission vectorielle sont responsables de plus de 17 % des maladies infectieuses, et provoquent plus d’un million de décès chaque année dans le monde.
Les moustiques comptent parmi les principaux vecteurs de maladies en particulier les arboviroses (dengue, chikungunya…). L’identification précise des espèces de moustiques est une étape indispensable pour les laboratoires impliqués dans la surveillance et le contrôle de ces maladies à haut potentiel épidémique.
Dans le cadre du projet Medilabsecure coordonné par l’Institut Pasteur, un logiciel gratuit a été développé par une équipe de l’IRD à Montpellier permettant d’identifier les 128 espèces de moustiques (y compris au stade larvaire) actuellement recensées dans tous les pays d’Europe et du pourtour méditerranéen. MosKeyTool permet l'identification par une approche multicritère intuitive (caractères de morphologie et de distribution) en utilisant les choix proposés.
L'OMS a adopté en mai 2016 une stratégie mondiale pour éliminer les hépatites B et C d'ici 2030. Sur la base d'analyses anthropologiques menées par plusieurs pays africains, un groupe de chercheurs, y compris certains de l'Institut Pasteur, suggère que pour atteindre ces objectifs d'élimination, il est essentiel d’améliorer la communication sur les hépatites virales.
Selon l'OMS, les hépatites virales ont causé 1,34 million de décès en 2015 (un nombre comparable aux décès dus à la tuberculose et plus élevé que ceux causés par le VIH) et environ 328 millions de personnes vivent avec une hépatite B ou C chronique dans le monde. Sur le continent africain, la prévalence de l'hépatite B est particulièrement élevée, avec plus de 8 % de sa population adulte infectée de façon chronique.
Le 3 août 2017, l'Institut Pasteur de Corée, le Centre de développement de nouveaux médicaments et le laboratoire Animal Center de K-Bio Health ont signé un accord pour le lancement d'un nouveau projet de recherche sur le cancer du foie. Bien que le cancer du foie compte parmi les plus fréquents au niveau mondial, il n'y a que peu de moyens efficaces de le prévenir ou de le traiter. À l'aide d'une plateforme in vitro de micro-environnement tumoral tridimensionnelle (3D), le laboratoire de recherche sur la biologie du cancer de l'Institut Pasteur de Corée a identifié plusieurs composés susceptibles de lutter contre le cancer du foie. Dans le cadre de cet accord, trois équipes créeront un modèle animal de cancer du foie et testeront l'efficacité de ces composés prometteurs.
Cibler les vraies zones à risques et prédire - jusqu’à six mois avant - une épidémie de dengue : c’est l’ambitieux pari du laboratoire d’épidémiologie de l’Institut Pasteur de Guyane. Soutenu par le Centre national d'études spatiales (CNES), le projet de recherche Detect (Dengue transmission and emergence control using tele-epidemiology) fait appel à la télé-épidémiologie.
Les chercheurs de l’Institut Pasteur de la Guyane (équipe interactions virus-hôtes), en collaboration avec la plateforme de génomique de l’Institut Pasteur et l’INRA, viennent de publier un travail sur la présence des nombreux virus chez deux espèces de chauves-souris en Guyane. En effet, les chauves-souris sont des réservoirs privilégiés de nombreux virus, dont certains sont responsables de maladies sévères chez l’homme (rage, SRAS, Ebola...). Le but de cette étude était de décrire les virus présents chez des chauves-souris en ciblant des espèces pouvant être en contact avec l’homme tel que le molosse commun (insectivore) et/ou présentant un régime alimentaire particulier tel que le vampire commun, Desmodus rotundus (hématophage). Les résultats permettront d’apporter des données fondamentales sur les virus circulants dans les communautés de chauves-souris de Guyane.
Des chercheurs de l’Institut Pasteur de la Guyane (unité Épidémiologie et CNR des arbovirus), en collaboration avec l’unité Modélisation mathématique des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur, ainsi que les centres hospitaliers de Cayenne et de Saint-Laurent, viennent de publier un travail permettant de mieux décrire les tableaux cliniques des femmes enceintes infectées par le virus Zika en les replaçant dans le contexte global d’une épidémie que l’on savait déjà associée à un grand nombre de formes asymptomatiques. 3 050 femmes enceintes âgées de 14 à 48 ans ont été suivies. ll s’agit de la première étude menée auprès d’une population de femmes enceintes aussi importante.