Daniel Iffla-Osiris

Le 8 mars avait lieu, sur le campus de l’Institut, la cérémonie en hommage à Daniel Iffla-Osiris, le plus grand légataire que l’Institut Pasteur ait jamais connu. En présence de Dominique Jarrassé, président de l’association des « Amis d’Iffla-Osiris », Christian Bréchot, directeur général, et Rose-Marie Van Lerberghe, présidente du conseil d’administration de l’Institut Pasteur, ont célébré la mémoire de ce mécène dont la générosité a constitué, en 1907, un événement majeur de l’histoire de l’Institut Pasteur, lui donnant les moyens de son développement futur.

Les discours ont été suivi par la révélation du buste en bronze réalisé à l’effigie de Daniel Iffla-Osiris par le sculpteur Sébastien Langloÿs, présent également pour cet hommage. Cette création et son inauguration symbolisent la reconnaissance de l’Institut Pasteur et scellent ainsi les liens qui unissent la fondation à Daniel Iffla-Osiris.

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Né à Bordeaux en 1825, Daniel Iffla s’installe à Paris assez jeune et fait fortune dans la banque. Il participe à toutes les grandes affaires du Second Empire. Il se fait nommer Daniel Iffla-Osiris officiellement par décret impérial en 1861. À la mort de son épouse, il devient, dans les dernières années du XIX^e siècle et les premières du XX^e, un véritable mécène.

Sans héritier direct, il décide de faire de l’Institut Pasteur son légataire universel - sous réserve d’un certain nombre de legs particuliers - précisant dans son testament : « Je place mon legs universel et son exécution sous l’invocation de la mémoire du grand Pasteur, une des gloires les plus pures de mon pays ».

La liquidation de ce legs, le plus important jamais reçu par l’Institut Pasteur en 1907 puisqu’il lui apporte 36 millions de francs or (soit l’équivalent aujourd’hui de 100 millions d’euros), fut effectuée sous la responsabilité des exécuteurs testamentaires, dont Emile Loubet, ancien Président de la République.

Le legs de Daniel Iffla-Osiris est un événement majeur de l’histoire de l’Institut Pasteur, puisqu’il va lui donner les moyens de son développement futur. Ainsi, l’Institut acquiert de nouveaux terrains rue Dutot (l’actuelle rue du Docteur Roux), rue des Volontaires et rue de Vaugirard, terrains qui permirent les extensions ultérieures (soit aujourd’hui, la quasi-totalité du campus côté 28 rue du Docteur Roux). Ce formidable soutien va également permettre de constituer une solide dotation dont les revenus assureront, des années durant, la vie quotidienne des laboratoires.

Ce legs, sur la suggestion de la comtesse Greffulhe, relayée par le député Denys Cochin, a également permis la création de l’Institut du Radium, de nos jours l’Institut Curie. Le Dr Roux, directeur de l’Institut Pasteur à l’époque en partagera la vice-présidence avec Marie Curie.