Mécénat

ZeratoR en visite à l’Institut Pasteur le 19 décembre dernier

Suite à l'évenement Z Event, marathon caritatif basé sur le e-sport, qui avait abouti lors du week-end du 21 septembre 2019 à une collecte extraordinaire de 3,5 millions d’euros au profit de l’Institut Pasteur, la direction de la communication et du mécénat a souhaité inviter Adrien Nougaret (alias ZeratoR), un des deux créateurs de cet évènement, à passer une journée à l’Institut Pasteur, afin de continuer à découvrir ses activités de recherche.

Ainsi, le 19 décembre ZeratoR, a visité deux structures de recherche :

  • celle de Jean-Baptiste Masson pour une présentation du projet DIVA, développé conjointement par des équipes de l’Institut Pasteur et de l’Institut Curie ;

  • celle de Thomas Bourgeron, responsable de l’unité Génétique humaine et fonctions cognitives à l’Institut Pasteur, pionnière dans la découverte et l’étude des gènes associés à l’autisme.

La présentation du projet DIVA par Jean-Baptiste Masson et Mohamed El Beheiry (PhD, post-doctorant - Institut Pasteur) a permis à ZeratoR de comprendre comment la réalité virtuelle ou la « machine learning» pouvait être au service des neurosciences afin de mieux visualiser les images tridimensionnelles d’organes vivants.

L’équipe du groupe à 5 ans Décision et processus bayésiens, dirigée par Jean-Baptiste Masson à l’Institut Pasteur, en collaboration avec le laboratoire d’observation et de contrôle de l’organisation cellulaire, à l’Institut Curie, a ainsi développé une nouvelle plateforme logicielle nommée DIVA : Data Integration and Visualization in Augmented and Virtual Environments.
La plateforme logicielle DIVA permet en effet une visualisation 3D offrant aux chercheurs la possibilité de visualiser et de traiter leurs images scientifiques (par exemple les neurones murins, tumeurs d’organes humains).

Actuellement en test dans plusieurs hôpitaux, cette plateforme pourra bientôt aider des chirurgiens à mieux préparer des chirurgies complexes sur des organes, pour visualiser plus précisément par exemple la tumeur d’un cancer du sein et mieux définir sa structure.
En novembre 2018, le projet DIVA - mêlant cognition humaine, réalité virtuelle et apprentissage machine - a reçu le prix du jury catégorie « DeepTech », dans le cadre du concours Start-Ulm.

 

Thomas Bourgeron a, quant à lui, expliqué comment, en 2003, son équipe a identifié pour la première fois des mutations sur deux gènes présents sur le chromosome X chez deux frères, l’un diagnostiqué autiste et l’autre avec un syndrome d’Asperger. Un lien a pu être établi entre mutation génétique, fonctionnement des synapses et troubles du spectre autistique. Quatre ans plus tard, cette équipe identifie un autre gène, impliqué cette fois dans la structure même des synapses, puis en 2008, elle découvre chez certaines personnes autistes une mutation sur un gène impliqué dans la synthèse de la mélatonine.

Il est désormais acquis que des facteurs génétiques jouent un rôle essentiel dans la vulnérabilité à l’autisme, mais l’extrême variabilité des troubles d’une part, et le grand nombre de mutations d’autre part, rendent la tâche difficile pour les chercheurs. Si, dans certains cas, la variation d’un seul gène peut expliquer une grande partie des symptômes d’un patient, dans d’autres cas la situation génétique est beaucoup plus complexe, impliquant parfois plus d’une centaine de gènes qui individuellement n’auraient pas d’effet, mais qui combinés ensemble, augmentent le risque de trouble autistique.

L’Institut Pasteur héberge la plus grande base de données au monde sur l’autisme en termes d’informations recueillies : imagerie cérébrale, électro-encéphalogrammes, données génomiques, profils psychologiques, quotient intellectuel, qualité de vie, tests comportementaux, etc.

 

Après ces explications, ZeratoR a pu essayer un prototype de jeu vidéo en réalité mixte à destination d' enfants autistes. Au-delà de la réalité virtuelle, cette invention, développée par Guillaume Dumas au sein de l’unité de Thomas Bourgeron, en collaboration avec la société Actimage, utilise les lunettes Hololens de Microsoft pour projeter des hologrammes de ballons dans l’environnement du joueur. Celui-ci doit les trouver et les éclater avec sa main. Des algorithmes d’intelligence artificielle permettent ensuite à partir des données du jeu (e.g. temps de réaction) d’évaluer les compétences motrices et cognitives du joueur, et aider ainsi les médecins dans les diagnostiques.

Après ces visites inspirantes, ZeratoR, en présence de Stewart Cole et d’Olivier Schwartz, a pu répondre aux nombreuses questions des collaborateurs, et en particulier des jeunes chercheurs de l’Institut Pasteur, qui ont voulu le rencontrer autour d’un pot de clôture.

Stewart Cole et Christian Vigouroux ont remercié très chaleureusement ZeratoR d’avoir permis à l’Institut Pasteur de bénéficier de cet évènement, dont les retombées médiatiques et la somme collectée ont battu un record inégalé.

Photos : @Institut Pasteur - François Gardy

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