12 février 2016
Bulletin interne de l'Institut Pasteur
Compte-tenu de son expertise historique dans le domaine des arboviroses, l’Institut Pasteur, ainsi que plusieurs instituts du Réseau International des Instituts Pasteur, sont mobilisés depuis l’apparition des premiers cas pour lutter contre l’épidémie de Zika qui s’est déclarée en 2015 en Amérique latine.
Dès novembre 2015, l’Institut Pasteur de la Guyane a confirmé la première détection du virus au Surinam, et le 18 décembre 2015, il a identifié le premier cas en Guyane française. Après la confirmation de ces premiers cas, cette même équipe a publié dans la revue The Lancet le séquençage complet du génome du virus Zika responsable de cette épidémie, ce qui a permis de mettre en évidence l’homologie quasi complète avec les souches à l’origine de l’épidmie qui a sévi en 2013 et 2014 dans le Pacifique.
L’Institut Pasteur a mobilisé plusieurs de ses unités de recherche pour développer des tests de diagnostic sérologique et moléculaire, travailler sur la conception de nouveaux vaccins et fournir des conseils sur les différentes options en matière de lutte contre les vecteurs. Ses équipes mènent également des études épidémiologiques, notamment afin de mieux comprendre les symptômes neurologiques observés chez les patients, et en particulier chez les femmes enceintes
L’Institut apporte également son expertise sur le virus dans les médias.
Le virus Zika est un Flavivirus transmis par les moustiques du genre Aedes. Il est répandu en Asie et en Afrique, et a récemment émergé en Amérique centrale et en Amérique du Sud. La maladie qu’il provoque se manifeste trois à douze jours après la piqûre de l’insecte vecteur, par divers symptômes, évoquant ceux de la dengue ou du chikungunya, eux aussi véhiculés par ce même moustique : fièvre, maux de tête, éruption cutanée, fatigue, douleurs musculaires et articulaires … Silencieuse chez la plupart des personnes infectées, elle reste le plus souvent bénigne, et peut durer jusqu’à une semaine. Bien que cela n’ait pas encore été formellement démontré, le virus pourrait, en revanche, être à l’origine d’une malformation sévère chez le fœtus, la microcéphalie, responsable d'un retard mental irréversible. Il n’existe actuellement pas de vaccin, ni de traitement spécifique du virus Zika. Les seuls traitements disponibles sont symptomatiques.
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Photo © Ronan Liétar / IMAZONE