12 juillet 2024
Bulletin interne de l'Institut Pasteur
Jeux de Paris 2024 : l’Institut Pasteur soutient les autorités sanitaires
L’Institut Pasteur est particulièrement impliqué aux côtés des autorités de santé pour assurer la sécurité sanitaire des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Différentes actions et initiatives seront mises en place par l'Institut Pasteur pour répondre au défi de la surveillance sanitaire durant cette période critique.
Les Jeux Olympiques 2024 à Paris représentent non seulement un événement sportif majeur mais aussi un défi sanitaire d'envergure : 15 millions de personnes, dont près de 3 millions de touristes, sont attendus à Paris et en Île-de-France pour suivre cet évènement.
L'Institut Pasteur est particulièrement impliqué aux côtés des autorités de santé pour assurer la sécurité sanitaire des Jeux Olympiques (JO) 2024. L’Institut, à travers les centres nationaux de référence (CNR) adossés à ses unités de recherche et la CIBU, renforce pendant cette période le système de détection, d’expertise et d’alerte permettant une surveillance épidémiologique optimale, en collaboration étroite avec les autorités sanitaires françaises et internationales. Cette surveillance implique la détection rapide des cas de maladies infectieuses, telles que les infections respiratoires, les infections digestives et les maladies à transmission vectorielle qui pourraient émerger à l’occasion de ces grands rassemblements.
En France, pendant la période des JO, les établissements de santé de référence seront en première ligne pour le diagnostic des personnes présentant des symptômes évocateurs de maladies contagieuses. Par exemple, depuis début 2024, un record de cas importés de dengue a été recensé en France métropolitaine. Les JO vont connaître un afflux d’athlètes et de visiteurs venus du monde entier et potentiellement présenter un risque d’émergence d’arboviroses comme la dengue, le Chikungunya, Zika, ou encore de cas de grippe importée par des personnes provenant de l'hémisphère Sud où c’est actuellement l’hiver.
La recrudescence des cas de coqueluche et de Covid-19 récemment observée en France demande une surveillance accrue car elle pourrait impacter la population de voyageurs cet été dans l’Hexagone.
En savoir plus : lire le dossier dédié
Les CNR et la CIBU ne sont pas les seuls sur le pont. Plusieurs actions et initiatives mises en place par l'Institut Pasteur pour répondre au défi de la surveillance sanitaire durant cette période critique seront répercutées dans le BIP tel que le réseau RENAL/RELAB, le centre médical de l’Institut Pasteur qui se prépare accueillir des patients.
Les centres nationaux de référence (CNR) sur le pont
Quinze CNR sont hébergés à l’Institut Pasteur et quatre à l’Institut Pasteur de la Guyane impliquant 16 unités ou laboratoires de recherche. Les CNR, avec la cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU) sont regroupés dans le laboratoire de référence et d’expertise multi-site (LREMS) qui est une structure apparentée à un laboratoire de biologie médicale.
Pour les Jeux Olympiques 2024, huit CNR sont plus particulièrement mobilisés, à savoir ceux impliqués dans la surveillance des infections bactériennes (coqueluche, méningite, leptospirose), des infections bactériennes d’origine alimentaire (listériose, infections à E. Coli, salmonelles ou shigelles, botulisme) et infections virales provocant des infections respiratoires (grippe, SARS-CoV-2), des arboviroses (Chikungunya, dengue, Zika) ou des fièvres hémorragiques virales.
En savoir plus sur les CNR :
Les centres nationaux de référence, des sentinelles face aux pathogènes | Institut Pasteur
Le rôle de la cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU)
À l’Institut Pasteur, la CIBU se mobilise pendant les JO et est prête à intervenir si des cas suspects de fièvres ou autres symptômes sont déclarés. Son rôle est d’identifier rapidement le pathogène à l’origine des symptômes observables sur une personne malade et prélevé d’un échantillon envoyé par les hôpitaux parisiens pour éviter un départ d’épidémie.
Depuis un an et demi, la CIBU se prépare pour pouvoir répondre à un maximum de demandes en développant de nouveaux tests élargis aux maladies tropicales et en renforçant ses méthodes ainsi que son équipe.
Là où la cellule pouvait rechercher 3 à 5 virus en un seul test, à partir s’un seul échantillon prélevé sur une personne malade, jusqu’à 24 virus et bactéries différents en moins de 2 heures pourront être identifiés.
Il est important de pouvoir avoir des résultats très rapidement afin de pouvoir isoler les patients le plus rapidement possible.
27 chercheurs et ingénieurs seront mobilisées nuit et jour sept jours sur sept dont 3 recrues supplémentaires pendant la période des JO.
Découvrir la vidéo sur la CIBU si une épidémie intervenait pendant les JO 2024
De nombreux reportages TV et articles de presse écrite font le focus sur la CIBU dans le cadre des Jeux Olympiques. Bip vous propose d’en découvrir quelques-uns :
Le Parisien – Le plan de l'institut Pasteur pour traquer les virus dans l'air
Le Monde – Une cellule d'urgence à l'Institut Pasteur
France 5 – Magazine de la santé (à 7’57) - Epidémie : L'institut Pasteur en alerte lors des JO
AFP Podcast - JO : à l’Institut Pasteur, une équipe de choc contre les virus
AFP vidéo - JO: à l'Institut Pasteur, une équipe dans les starting-blocks pour traquer les virus
La plateforme Milieux se prépare pour les Jeux Olympiques : une période inédite
Alors que la capitale française se prépare à accueillir les Jeux Olympiques, la plateforme Milieux de l'Institut Pasteur se prépare également à une période de fonctionnement inédite. En prévision de cet événement majeur, l'équipe a mis en place des mesures exceptionnelles pour assurer la continuité de ses services et répondre aux besoins des entités.
Anticipation et gestion des matières premières
Pour assurer une production fluide pendant cette période intense, les membres de la plateforme ont pris les devants en anticipant les commandes de matières premières. Cette démarche répond à deux objectifs principaux:
• Assurer la continuité de la production : les scientifiques de l’Institut Pasteur dépendent de la plateforme pour un approvisionnement régulier et fiable en milieux de culture. En stockant davantage de matières premières, l'équipe s’assure de pouvoir répondre à leurs besoins sans interruption, même en cas de perturbations logistiques.
• Réduire le nombre de livraisons : pendant les JO, les axes routiers de Paris sont susceptibles d’être particulièrement encombrés. La diminution du nombre de livraisons sur le site pasteurien contribuera à limiter le trafic, à minimiser les potentiels retards de livraison, tout en s'alignant avec la démarche de réduction l'empreinte carbone de la plateforme.
La plateforme Milieux, la CIBU et les CNR : un triptyque qui se prépare face à l’afflux de touristes
La cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU) et les centres nationaux de référence (CNR) de l'Institut Pasteur jouent un rôle crucial dans la surveillance et la réponse aux menaces sanitaires.
Avec l'afflux massif de touristes attendu à Paris, il faut s'attendre à un pic d'activité pour certains de ces centres, en particulier ceux liés aux maladies infectieuses (E. coli, Shigella, Bordetella), entraînant une hausse du volume de commandes de certains milieux de culture.
Malgré un effectif restreint de 50 à 60%, en cette période estivale, toute l’équipe se tient prête à relever ce nouveau défi, comme elle l’a fait avec succès pendant la période Covid-19.
Grâce à son organisation et son expertise, l’équipe s'engage à maintenir un haut niveau de service durant cette période exceptionnelle.