Musée

Restaurer la verrerie de laboratoire pour le futur musée de l’Institut Pasteur

Le parcours d’exposition du futur musée proposera de plonger au cœur des laboratoires de l’Institut Pasteur d’hier à aujourd’hui. C’est pourquoi l’équipe du musée s’attèle dès aujourd’hui à la restauration des objets et instruments scientifiques qui pour certains n’ont jamais été présentés aux publics.

L’équipe du musée a ainsi redécouvert cinq boites de Roux, contenants adaptés au milieu de culture microbiologique inventé par Émile Roux (1853-1933), ensemencées par Jean Binot (1867-1909), chef de laboratoire et proche collaborateur d’Émile Roux.

Jean Binot crée la première collection microbienne de l’Institut Pasteur dès 1889 en lien avec les cours de microbie d’Émile Roux.

Portrait de Jean Binot (1867-1900), chef de laboratoire et premier conservateur de la collection microbienne, vers 1900

Vitrine renfermant une partie des collections microbiennes créées par Jean Binot à l'Institut Pasteur, vers 1900

Viviane Miceski, conservatrice-restauratrice de spécialité arts du feu (verre), Esther Jorel, conservatrice-restauratrice de spécialité de matériaux organiques et Gabrielle Decrion-Lanta, conservatrice-restauratrice d’arts graphiques, sont intervenues sur ce matériel de laboratoire en verre daté de la fin du XIXe siècle. Leur intervention comprend un nettoyage du verre, de leurs supports et des étiquettes, une restauration esthétique des bouchons afin d’améliorer la lisibilité des objets, le marquage du numéro d’inventaire et le conditionnement en amont de l’exposition des objets dans le futur musée.

Vous avez pour certains, eu l’occasion de découvrir leur travail au cours d’une visite en octobre.

Boite de Roux avec inscription “Roux “ après restauration

Pipette Pasteur à boule ayant appartenu à Louis Pasteur, encore non restaurée

 

Visualisez la vidéo pour découvrir le travail de restauration sur ces objets


 

Le métier de souffleur de verre à l’Institut Pasteur

Viviane Miceski a, dans le cadre du chantier de restauration en cours, pris l’attache de Monsieur Christian Roujou, dernier souffleur de verre de l’Institut Pasteur parti à la retraite en 2017, afin de documenter la fabrication des objets sur lesquels elle intervient. Ci-dessous un résumé de leur échange.

L’atelier de verrerie, créé peu après la Seconde Guerre mondiale, se situait dans un petit local au 1er étage du bâtiment Duclaux. Il disparait en décembre 2008.

Souvent nommé à tort “verrier”, le souffleur de verre réalisait les objets en verre utilisés par les scientifiques : ballon à col de cygne, pipette Pasteur, ballon à double col effilé... Il avait également pour mission de réparer le matériel existant et de fabriquer des prototypes spécifiques. Quelques scientifiques ont pu bénéficier de cours dans leurs formations pour mieux appréhender ce qu’ils pouvaient attendre de l’atelier de verrerie, mais techniquement, cette formation ne leur permettait pas d’avoir une maitrise suffisante pour réaliser un appareil. Il leur était toutefois possible d’effiler un tube de verre ordinaire, capable de se déformer aux alentours de 700° avec un bec Bunsen ou un bec Mecker, appareils de chauffage qui se trouvaient sur les paillasses des chercheurs, afin notamment de réaliser des pipettes Pasteur.

Le verre utilisé à partir des années 1960-70 est le borosilicate (Pyrex). Il présente l’avantage d’être plus résistant aux différences de température et aux agressions chimiques que le verre sodocalcique (verre ordinaire) précédemment utilisé. Le Pyrex se travaillait avec un chalumeau oxhydrique (mélange de gaz et d’oxygène) afin d’avoir une température de travail suffisante (2700°C).

Travaux du souffleur de verre au sein de l’ancien atelier de verrerie

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