science et société

Retour sur le festival international des Utopiales 2024

Du 1er au 5 novembre dernier se tenait, à la Cité des Congrès de Nantes, la 24e édition du festival international les Utopiales qui promeut la science-fiction comme outil pédagogique d’exploration du réel. L’opportunité pour l’Institut Pasteur, et pour la troisième année consécutive, de continuer ses actions d’ouverture de la science vers la société en y associant plusieurs de ses collaborateurs.

Fidèle à sa marque de fabrique, le festival des Utopiales a placé l’interdisciplinarité au cœur de cette 24e édition autour du thème « Transmission(s) » : science, littérature, art, jeux, cinéma, musique… tous se sont à nouveau mêlés pour stimuler et nourrir la curiosité des quelques 141 538 festivaliers.

C’est dans ce cadre, et avec la volonté d’ouvrir toujours un peu plus l’Institut Pasteur à la société, que quatre Pasteuriens ont participé aux échanges et débats à l’occasion de plusieurs tables rondes (voir le détail) :


 

Laurence Isnard, conservateur du musée Pasteur
 

J’ai participé à trois tables-rondes les 4 et 5 novembre 2023, un véritable défi pour une première participation aux Utopiales !

La première, intitulée A l’ombre du papyrus, était directement reliée à la thématique de l’édition 2023 du festival, à savoir « Transmission(s) ». Elle m’a permis au côté de Christelle Molina, déléguée de l’Institut national de l’Audiovisuel (INA) Loire Bretagne de partager mon expérience muséale sur le stockage et la gestion de données et d’aborder les enjeux d’ingénierie documentaire auxquels les musées sont aujourd’hui confrontés.

La deuxième table-ronde intitulée Le culte de la personnalité a été l’occasion au côté de Philippe Cavalier, romancier, de revenir sur la figure du héros au 19e siècle. Naturellement Louis Pasteur était un exemple de choix !

Enfin, dans la troisième table-ronde intitulée A l’ombre de Matilda, j’ai pu témoigner aux côtés de Michèle Ast rud, autrice et Jeanne-Marie Membré , chercheuse à l’INRAE, de l’implication sociétale des musées pour redonner une véritable place aux femmes artistes et scientifiques. Un vrai défi pour le futur musée de l’Institut Pasteur !


 


François Bontems, chercheur au sein de l’unité Virologie structurale

 

Il s’agissait de ma sixième expérience des Utopiales de Nantes, et de la troisième fois où je coordonnais la participation de pasteuriennes et de pasteuriens. J’y étais invité moi-même à modérer trois tables rondes.

Il s’est agit d’une très belle édition. Le thème retenu par Jeanne-A Debats et Roland Lehoucq - Transmission - résonnait fortement avec les préoccupation de beaucoup d’entre-nous, je pense. La réorganisation opérée par Axelle Roze et son équipe de l’emplois du temps et de la répartition des évènements a permis une très grande fluidité dans la circulation des gens, évitant certaines des frustrations des années précédentes. J’en retiendrait de très nombreux moments, mais s’il fallait en choisir un, cela serait la discussion entre Ugo Bellagamba et Kim Stanley Robinson autour de deux œuvres de ce dernier : sa Trilogie Martienne et son Ministère du futur.  

Modérer une table ronde dans l’esprit des Utopiales est un exercice auquel nous ne sommes en général pas préparés en tant que chercheuses et chercheurs. Les modérateurs et modératrices ne choisissent ni les thèmes, ni les invités et invitées scientifiques et littéraires. Il faut donc lire certaines de leurs œuvres, trouver le temps de discuter avec chacune et chacun, dégager quelques problématiques communes et construire des questions leur permettant d’engager une discussion entre elles et eux qui soit équilibrée et la plus riche possible. Sachant qu’une table ronde vraiment réussie est une table ronde où une fois son introduction faite, le modérateur n’interviendra quasiment plus, laissant le débat se dérouler de lui-même.

De ce point de vue, j’ai eu le bonheur d’être impliqué dans trois tables riches. L’une fût un peu plus laborieuse que les deux autres, réunissant des personnes dont les préoccupations étaient vraiment très éloignées (cela arrive). Les trois m’ont cependant permis de rencontrer des scientifiques passionnés, dans la diffusion de la science et de l’esprit scientifique en particulier, ainsi que des auteurs et autrices profonds et engagés, comme Michael Roch, auteur de roman ayant pour thème les Caraïbes dans la filiation d’Edouard Glissant, d’Audrey Pleynet, Sylvie Lainé, Raphael Granier de Cassagnac  ou Chen Qiufan, auteur important de la science-fiction chinoise.

 

 

 

©Michael Meniane et Fanny Monboisse


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