Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste, raconte l’histoire du récepteur nicotinique de l’acétylcholine

Jean-Pierre Changeux, éminent chercheur à l’Institut Pasteur, s’est prêté à l’exercice de l’interview pour parler de la découverte du récepteur nicotinique de l’acétylcholine, récepteur de neurotransmetteur lié à un canal ionique. Une révolution en neuroscience. Une histoire qui fait aussi résonner l’entrée de l’Institut Pasteur dans sa 130^e année d’existence - 130 ans qui seront célébrés le 14 novembre 2018.

Place donc aux découvertes et leurs histoires auprès de leurs auteurs.

Jean-Pierre Changeux a ainsi publié le 20 janvier 2018 dans Trends in Neuroscience un papier évoquant l’histoire de l’identification structurale du canal ionique de ce récepteur. Dans les années 1970, avec son groupe, ils isolent le récepteur nicotinique de l’acétylcholine. Ce récepteur membranaire, situé au niveau des synapses des neurones, est notamment impliqué dans la transmission neuromusculaire et motrice. Il a connu plusieurs étapes successives d’identification avant d’être décrit au niveau atomique, notamment par les méthodes de la biologie moléculaire et de la biologie structurale.

En savoir plus

Illustration : Représentation schématique d'une synapse (ici, jonction neuromusculaire). L'acétylcholine - ou la nicotine libérée dans la fente synaptique va se fixer sur les récepteurs que porte la cellule musculaire (triangles verts) et provoquer ainsi l'ouverture du canal ionique. Il y a conversion d'un signal chimique (liaison de l'acétylcholine) en un signal électrique (flux d'ions sodium et potassium à travers le canal ionique). C'est le flux d'ions qui est enregistré au cours d'une décharge électrique de torpille.