CORONAVIRUS

Analyse de la sensibilité du variant indien (B.1.617.2) aux anticorps monoclonaux et aux sérums de personnes ayant été infectées ou vaccinées

Le variant dit indien (B.1.617) a été détecté pour la première fois en Inde en octobre 2020 et a, depuis, diffusé dans de nombreux autres pays, dont le Royaume-Uni. Le variant a évolué en quelques mois en trois lignées, appelées B.1.617.1, B.1.617.2 et B.1.617.3. Le variant B.1.617.2 est maintenant prédominant dans certaines régions indiennes et semble plus transmissible que les autres.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec l’Hôpital Européen Georges Pompidou AP-HP, le CHR d’Orléans et le CHU de Strasbourg ont étudié la sensibilité de ce variant B.1.617.2 aux anticorps monoclonaux utilisés en clinique pour prévenir les formes graves de la maladie chez les personnes à risque, ainsi qu’aux anticorps neutralisants présents dans les sérums de personnes précédemment infectées par le SARS-CoV-2 ou vaccinées. Ils ont comparé cette sensibilité avec celle du virus circulant majoritairement en France (appelé variant dit anglais ou B.1.1.7) ainsi qu’au variant dit sud-africain (B.1.351).

Les chercheurs ont montré que le variant indien est moins sensible aux anticorps neutralisants que B.1.1.7. Trois des quatre anticorps monoclonaux thérapeutiques testés restent efficaces contre le variant indien. Un anticorps (Bamlavinimab) perd son activité antivirale. En analysant le sang de personnes ayant été déjà infectées par le SARS-CoV-2 dans les 12 mois précédents, les chercheurs montrent que des concentrations trois à six fois plus élevées d’anticorps sont nécessaires pour neutraliser le variant indien par rapport à la souche B.1.1.7. Cette différence de sensibilité est aussi observée chez les personnes vaccinées avec deux doses du vaccin Pfizer, les anticorps présents dans leur sérum sont efficaces sur le variant anglais mais légèrement moins efficaces contre le variant indien. En revanche, le sérum des personnes vaccinées avec une dose du vaccin Astrazeneca, qui est efficace contre le variant anglais, est très peu actif contre les variants indiens et sud-africains.

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