Depuis fin novembre, l’Institut Pasteur est heureux de présenter le célèbre portrait de Louis Pasteur par Léon Bonnat au musée de Bayonne réouvert après 14 ans de travaux.

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Sur ce tableau peint en 1886, Louis Pasteur, alors âgé de 64 ans, apparaît en redingote ornée de la rosette de la Légion d’honneur, son lorgnon glissé dans sa poche. Il incarne l’homme public, une figure majeure de son temps. À ses côtés, sa petite-fille Camille, vêtue d’une blouse bleue et d’une jupe en dentelle, s’appuie contre lui. Leurs mains sont jointes en un geste tendre. Le fond sobre et le traitement minutieux des détails soulignent à la fois la solennité du portrait et une intimité familiale rare.

Le tableau réintègrera le grand salon de l’appartement de Louis et Marie Pasteur à l’automne 2028 pour la réouverture du musée.

Un tableau pour remercier Pasteur de ses découvertes

Lorsque Louis Pasteur dépose son brevet sur la pasteurisation en 1871, les Brasseries Carlsberg, fondées par Jacob Christian Jacobsen (1811-1887) en 1847, sont les premières au Danemark à adopter cette méthode. Ce procédé, qui consiste à chauffer la bière à 55°C afin d’éliminer tous les micro-organismes responsables d’une altération, révolutionne l’industrie brassicole. Jacobsen, visionnaire et passionné de science, voue à Pasteur un respect sans limite, allant jusqu’à le considérer comme une figure bien plus influente que son propre collaborateur, le professeur Emil Christian Hansen (1842-1909), surnommé le « Pasteur du Nord ». Cette admiration mutuelle se concrétise en 1885 lorsque Jacobsen commande à Léon Bonnat un portrait de Louis Pasteur, destiné à sa femme, Marie Pasteur (1826-1910), en remerciement de ses travaux. Cependant, c’est finalement son fils, Carl Jacobsen (1842-1914) qui offre le tableau au savant en 1888, lors d’une exposition à Copenhague.

Ce cadeau symbolise l’amitié profonde qui unit les deux hommes, tout comme l’engagement de Carlsberg en faveur de la science, matérialisé par la création en 1875 du laboratoire de recherche Carlsberg, dont les travaux s’inspirent directement des découvertes de Pasteur.

Les séances de pose de Pasteur chez Bonnat donnèrent lieu à des échanges cordiaux, comme en témoignent les lettres et télégrammes conservés. L’ajout de Camille dans la composition, réalisé après coup, fut un défi pour l’artiste, qui demanda à la famille de revenir poser. Présenté au Salon de 1886, le portrait fut salué par la critique, bien que certains y aient vu une certaine rigidité. Pourtant, c’est précisément cette solennité qui en fait une œuvre majeure, à la fois portrait officiel et témoignage affectif. Le tableau fut également présenté à l’Exposition universelle de 1889. 

Une lettre de Louis Pasteur à Léon Bonnat, venant de terminer le portrait de Pasteur avec Camille, témoigne de la qualité du tableau, souligné par l’artiste Jean-Jacques Henner (1829-1905) :

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