22 novembre 2024
Bulletin interne de l'Institut Pasteur
Du 16 au 24 novembre, s’est tenue la semaine européenne de la réduction des déchets. L’occasion de souligner les efforts de l’Institut Pasteur pour valoriser tous les rebuts qui peuvent l’être. En la matière, ses actions vont bien au-delà de ce qu’exige la réglementation : même les stylos et certains matériels de laboratoire peuvent y être recyclés.
La loi oblige déjà les professionnels à trier le papier/carton, le métal, le plastique, le verre alimentaire, les biodéchets issus de la restauration, les déchets électriques et électroniques (D3E) et le bois, en vue de leur valorisation dans des centres de traitement agréés. Mais l’Institut Pasteur a souhaité aller au-delà, en mettant en place une démarche volontairement plus large. « En dix ans, nous avons mis en place des filières de valorisation pour de nombreux autres flux, comme les piles et batteries, les cartouches d’encre et toners usagés, le polystyrène, les stylos et feutres, etc. », indique ainsi Abokouo Zago, responsable du service Gestion et valorisation environnementale des déchets (GVED) à l’Institut Pasteur, et Pasteurienne depuis dix-sept ans. « Nous avons passé des accords avec des éco-organismes pour que chacun de ces matériaux puisse être réemployé ou recyclé. Nous remettons également en circulation les emballages cartons non souillés, de manière à ce qu’ils puissent être réutilisés in situ, pour la collecte des papiers confidentiels par exemple. »
Les Pasteuriens de plus en plus nombreux à jouer le jeu
Bien sûr, la mise en place et la gestion de toutes ces filières de tri a un coût et demande du personnel. Une trentaine de salariés est déjà mobilisée dans le service. Et, pour ne pas que cette organisation pèse davantage sur le budget de l’Institut, les Pasteuriens sont invités à se rendre sur des points d’apport volontaire (voir la carte de leurs emplacements dans le Guide de tri et valorisation des matières recyclables). « Cela demande un effort, » reconnaît Abokouo Zago. « Mais nous constatons que les Pasteuriens sont de plus en plus sensibilisés aux enjeux environnementaux liés à la production de déchets, donc prêts à s’impliquer. »
« Nous travaillons également à la mise en place de nouvelles filières de tri pour les déchets non dangereux issus des activités de recherche. Ayant moi-même travaillé en laboratoire pendant dix ans, en tant qu’ingénieure en biologie, je reste familière avec les déchets générés lors des manipulations en laboratoire : boîtes de cônes, plaques 96 puits, D3E (centrifugeuses, incubateurs…), entre autres », ajoute Abokouo Zago.
Certains déchets produits lors des temps de pause devraient également avoir bientôt leur filière de tri et de valorisation : les gobelets biodégradables souillés, les capsules de café et les mégots de cigarettes. L’objectif est de réduire au maximum le poids des déchets ménagers et assimilés. En effet, même si l’incinération de ces derniers contribue à alimenter le réseau de chauffage urbain et à produire de l’électricité, mieux vaut réemployer ou recycler ce qui peut l’être, pour limiter la pression sur les ressources naturelles.
Des biodéchets valorisés, et des stylos transformés en tables
Le service GVED assure la traçabilité de chaque flux de déchets, ainsi que la veille et le suivi des évolutions réglementaires dans le secteur. Il se tient au courant de l’émergence d’innovations susceptibles d’optimiser la gestion des déchets. C’est ainsi que lors de la mise en place du tri à la source des biodéchets alimentaires en vue de leur méthanisation, l’Institut s’est équipé de machines pour les déshydrater. Cela a permis de réduire leur volume de 80 %, donc d’autant leur espace de stockage. Cela a aussi permis de limiter le nombre de rotations des camions de collecte, donc les nuisances pour le voisinage ainsi que notre empreinte carbone. De même, des débouchés ont pu par exemple être trouvés pour le polystyrène, utilisé dans la fabrication d’isolants, ou pour les instruments d’écriture (feutres, marqueurs, etc.). En témoigne la table de pique-nique située à la sortie de la cafétéria « Le Bienfait », issue du recyclage de stylos usagés.
Par ailleurs, une ressourcerie a été créée depuis 2019, où les salariés peuvent déposer et récupérer des fournitures de bureaux et de laboratoires en bon état, mis à disposition par d’autres équipes. Car il est important de le rappeler : le meilleur déchet reste avant tout celui qu’on ne produit pas.
En savoir plus (Webcampus)
Les déchets dits « non dangereux », c’est quoi ?
On appelle ainsi tous les déchets qui ne présentent aucune propriété qui les rendrait dangereux. L’Institut Pasteur en a collecté et envoyé en valorisation 1013 tonnes en 2023 :
• 734 t. de déchets ménagers
• 147 t. de déchets issus des bennes chantiers
• 110 t. de papier et carton
• 13 t. de déchets d’équipement électrique et électronique (D3E)
• 13 t. de polypropylène (boîtes de cônes)
• 4,05 t. de verre alimentaire
• 2,7 t. de biodéchets déshydratés (13,5 t. avant déshydratation)
• 1 t. de bouteilles en plastique
• 0,5 t. d’aluminium (canettes)
• 0,214 t de piles et batteries
• 0,548 t. de cartouches d’encre et toners usagés
• 0,407 t. de lampes (fluo, LED, etc.)
• 0,04 t. de stylos, feutres, marqueurs et autres correcteurs
De gauche à droite : Melvyn Leyrat, François Quelier, Abokouo Zago, Issam Krai