01 mars 2019
Bulletin interne de l'Institut Pasteur
Le paludisme, responsable de centaines de milliers de décès chaque année, essentiellement des enfants et plus particulièrement en Afrique, est une des plus fortes causes de mortalité provoquée par un agent infectieux, le parasite Plasmodium falciparum. La mutation génétique βS entraînant une anémie falciforme (drépanocytose), maladie chronique souvent mortelle chez les enfants de moins de cinq ans, a très tôt attiré l’attention de la communauté scientifique pour la protection que cette mutation confère contre le paludisme. Grâce à une étude approfondie de cette mutation réalisée par l’intermédiaire du séquençage complet du gène HBB couplé à une vaste analyse génomique menée sur 479 individus issus de 13 populations d’Afrique subsaharienne, les chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS ont pu révéler que le paludisme serait apparu en Afrique il y a au moins 20 000 ans, et non il y a 4 000 – 5 000 ans au moment de l’apparition de l’agriculture. Ces travaux sont publiés dans la revue The American Journal of Human Genetics.